Le πιττάκιον a été considéré comme une société agricole, aux associés solidaires, dirigée par le pittakiarque ; ou bien comme un mode de mise en culture de la terre publique, imposé par l’administration : le pittakiarque prenait en fermage de larges superficies et en sous-louait la plus grande partie à d’autres cultivateurs, tout en restant responsable envers le fisc. Dans la vingtaine de textes sur les pittakia qu’on dispose actuellement, on ne discerne pas, sauf erreur, d’indices d’une mise en culture forcée ou de sous-location de la terre, ni de signes de solidarité entre les membres du groupe. Le rôle du pittakiarque reste indéfini. Ce qu’on peut signaler de nouveau c’est que deux pittakiarques étaient en même temps des πληρωταί, des liturges exerçant un certain contrôle sur les pittakia, que plusieurs cultivateurs étaient des membres de deux pittakia à la fois et qu’il y avait des rapports durables entre certains membres d’un pittakion ; à signaler aussi le transfert de quelques parcelles de terre fait d’un pittakion à un autre. De plus, on y relève un certain nombre de personnes non attestées par ailleurs ; et de nouveaux toponymes, grecs ou d’origine égyptienne, précisant la localisation des terres cultivées.

Les papyrus publiés ici proviennent des archives administratives de Théadelphie, un village important au nord-ouest du nome Arsinoïte (Fayoum), et datent de la seconde moitié du IIe siècle ap. J.-C. La plupart concernent des πιττάκια, des groupes de cultivateurs de terre publique. En particulier le 2901 fait suite immédiate des P.Col. V 1 verso 4 + P.Graux IV 31.